BLUES DE PARIS (Le Baron 7500111) : No more doggin', Still running, San-ha-zay, Heartbreaker, Scat boogie. I believe to my soult Juke box boogie, Glory of love, ln the open, Neander­thal hlues, Macadam hoogie, Hey lIey baby, Marna don 't, Rural blues.

 

Le chef, l'excellent guitariste François Fournet, présente la particularité plutôt rare d'avoir débuté sa carrière sous l'emprise des bluesmen. De ce fait, son style possède une saveur et une authenticité particulières, même lorsque vient, dans d'autres contextes, se superposer l'influence de Charlie Christian. En réalité, ce dernier également s'est trouvé imprégné de blues, adolescent il jammait avec T-Bone Walker, d'ailleurs ils perfec­tionnèrent leurs styles auprès du même professeur.

 

Les enregistrements de cet album proviennent de diverses séances échelonnées de février 2005 à février 2006. Aux côtés de François Fournet se tiennent: Christian Panard (guitare), Simon Boyer (batterie), la contrebasse revenant, selon les plages, à Gilles Chevaucherie, Sébastien Girardot ou Bernard Brimeur. Les inter­prétations se partagent entre des compositions soit du chef, soit tirées du répertoire de blues·men. Ainsi, l'album s'ouvre sur un morceau de John Lee Hooker, No more doggin' et le quartette restitue un peu du climat si personnel de cet artiste, fait de force expressive due notamment à son débit martelé. Sur un rythme obsédant et obstiné. la guitare de François Fournet aligne des phrases espacées, économiques et résonnantes.

 

Un salut est adressé à Freddie King dans un style clair, intense, prolixe, sur ln the open et San·ho-zay, au rythme binaire. Ray Charles est évoqué dans Heartbreaker et I believe to my soul par une musique profonde, recueillie, pleine de feeling. Le groupe se souvient également de Bill Bill, d'abord par Glory of love, chanson sentimentale que Bill jouait fréquemment sans en être l'auteur, mais aussi par son fameux Hey Hey baby, occasion de lui rendre un sympathique hommage.

 

Les compositions de François Fournet, très variées et toujours dans l'esprit du blues, sonnent fort agréablement, à commencer par Still running, dont le discours élégant et volubile balance joliment. Le côté John Lee Hooker reste présent dans Neander­thal blues, au déroulement sobre, concis, très prenant, et dans Rural blues, plus prolixe, sur une sollicitation rythmique insis­tante. Les phrases de guitare. bien construites, swinguent sans verbiage ni approximation. Quant au dynamisme et à l'enthou­siasme excitant, il explose dans Scat boogie sur une impérieuse incitation rythmique, dans Juke box boogie où la guitare aligne riffs et phrases percutantes, tout comme dans Macadam boogie dans lequel Simon Boyer délivre une partie de batterie terrible­ment swinguante. En fait. dans chaque titre son jeu manifeste variété. finesse et pertinence exemplaIres. (A. Vasset.)

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